Emule Et pan, dans les dents. Ça commence bien pour HADOPI.

Par le décret n° 2010-236 du 5 mars 2010, HADOPI possède maintenant son fichier. Il listera : la date et l’heure de l’infraction, l’adresse IP utilisée, le protocole P2P employé, le pseudonyme de l’internaute, le nom réel du fichier téléchargé et le nom de votre fournisseur d’accès.

HADOPI se met donc en place et n’attend plus, pour devenir pleinement fonctionnel, que la finalisation du logiciel sensé sécuriser votre ligne. Le fameux programme espion qui doit vous permettre de vous disculper si vous êtes inquiété à tort. Celui qu’il faudra contourner pour être tranquille quoi !

Si vous êtes un vilain pirate, il vous reste donc encore quelques jours (mois ?) avant de couper votre Mule !

Mais revenons au titre de mon billet. La loi HADOPI a été mise en place pour faire peur aux internautes qui téléchargent illégalement. Bien que dépassée sur le plan technique, elle mise sur son effet d’annonce, un peu comme les radars sur la route. On devrait donc voir une baisse significative du nombre de téléchargements depuis sa promulgation.

Or une étude réalisée en décembre par l’Université de Rennes montre qu’au contraire, le nombre de pirates a augmenté de 3 %. Ces derniers délaissent le P2P et s’orientent vers des pratiques indétectables par HADOPI : l’utilisation de VPN, le streaming, le téléchargement sur serveur distant, les newsgroups…

Au lieu de freiner les pirates, HADOPI a eu deux effets pervers :
– une jolie publicité au téléchargement illégal (pour ceux qui hésitaient encore),
– et la remise au goût du jour du téléchargement direct (en plus, ça va plus vite !).

Grâce à HADOPI, les données circuleront plus rapidement, seront encore plus cryptées et donc deviendront quasiment indétectables. Tout le contraire de ce qui était prévu par nos décideurs. Le pire, c’est qu’il va falloir payer tout ça.

Là je dis : bravo !

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