En remportant enfin la victoire mais non le succès devant l’Assemblée Nationale, HADOPI aura surtout démontré une chose : l’effet pervers et maléfique du jeu des partis dans le fonctionnement de nos institutions. Peu importe qu’une loi soit bonne ou mauvaise, elle sera votée selon l’importance qu’aura bien voulu marquer la personne qui la présente.
Ainsi HADOPI, dont la majorité des députés se foutait comme de leur dernière chemise (pour rappel une trentaine de députés présents dans l’hémicycle en première instance), a été rappelée à l’ordre du jour comme s’il s’agissait de l’avenir vital du pays. Cette fois pas moins de 557 députés se sont déplacés pour voter une loi dont ils ont une vague idée, une loi qui doit être importante puisque même le président de la République y met un point d’honneur !
Trop dépendants de leur parti sans lequel ils n’existeraient pas, comme de bons petits soldats ayant fait allégeance au chef de leur organisation politique, nos représentants, au mépris de leur libre arbitre, ont démontré qu’ils votaient les lois loin de tout indépendance morale et loin de toute connaissance du sujet.
L’État (nous quoi ! comme ces hommes-là aiment souvent à le rappeler) n’en sort pas grandi. Bien au contraire, l’État a fait la démonstration d’une république bananière où seule l’autorité d’une personne a fait foi. En remettant sur le tapis ce projet autant de fois qu’il le fallait, HADOPI a finalement été votée, une loi aussi absurde qu’inefficace.
Cette affaire aura mis en avant cette évidence : les lois qui régissent notre pays sont votées à la baguette, selon l’humeur du chef d’orchestre du moment. Pour HADOPI, il s’agira de Mme ALBANEL sous la grande direction du président de notre République… démocratique ?
Mais ils restent quelques questions en suspens à découvrir sur silicon.fr.