Décidément, le monde Informatique sombre souvent dans le thriller.
Après le bug de l’an 2000 qui a fait trembler la terre entière, celui des cartes bancaires (dont l’origine a la même source), nous voyons apparaître d’autres bugs tout aussi terrorisants mais de moindre ampleur, celui de la sécurité sociale dont le préjudice s’est monté à 400 millions d’euros, ou encore celui ceux de la SNCF qui mettent régulièrement une véritable pagaille dans notre réseau ferroviaire, voici venir la nouvelle menace : le bug de l’an 2011.
Qu’en est-il exactement de ce bug ?
Comme pour le bug de l’an 2000, les informaticiens de l’époque, ceux qui ont validé le protocole IP qui permet à tous les ordinateurs du monde de communiquer entre eux, n’ont pas été assez clairvoyants. Ils avaient pourtant vu large en fixant l’adressage IP sur 32 bits. Cela permettait d’obtenir plus de 4 milliards d’adresses IP !
Oui mais voilà ! Si en 1970 un adressage sur 32 bits comblait largement les besoins d’un millier d’ordinateurs, il n’en est pas de même en 2010.
Nos informaticiens, sentant le mauvais coup qui devait survenir dès les années 1990, ont alors validé le protocole IPv6 qui permet d’indexer 3,4028236692093846346337460743177e+38 (pour rappel e+38 signifie qu’il faut rajouter 38 zéros) adresses IP.
Wikipedia utilise une espèce de métaphore pour nous aider à comprendre cette incroyable capacité et mentionne “soit 667 millions de milliards d’adresses IP disponibles par mm2 de la surface de la Terre”. Je ne sais pas si ça vous aide, moi ça ne m’avance pas plus.
Mais alors direz-vous, si le protocole IPv6 est prêt depuis 1995, pourquoi le bug de l’an 2011 ?
Parce que, mis à part l’opérateur Free (celui qui paye le crétin des pubs qui nous dit qu’il a tout compris), aucun opérateur n’a encore basculé sur IPv6. Ce qui va entraîner en 2011 la mise en place d’une solution de pis-aller en partageant chaque adresse IPv4 entre une centaine de personnes et faire ainsi basculer le réseau Internet dans un bordel innommable.
De gros conflits d’adresses IP interdiront les accès Internet dans le pire des cas et dans le moindre des cas, certaines applications telles que celles gérant le P2P ne fonctionneront plus correctement. Sur ce point, c’est tonton HADOPI qui va être content.
Pour en savoir plus, je vous conseille la lecture d’un article simplifié sur numerama.com ou plus technique sur wikipedia.org.