Je suis le premier étonné d’inscrire un tel titre. Intel, le roi du processeur, qui monopolise le marché depuis tant d’années malgré la concurrence sérieuse de AMD, serait concurrencé par une petite société ! Elle s’appelle Qualcomm et la plupart des internautes ne connaissent même pas son nom. Ferait-elle de l’ombre au géant ?
C’est ce que semblent confirmer les média du Net et certains constructeurs d’appareils mobiles. Par exemple, Toshiba revient sur le marché des Pdaphone en intégrant un processeur Qualcomm, le Snapdragon QSD8250. Très intrigué, j’ai entrepris des cyber-recherches pour tenter d’en savoir plus sur la société elle-même, et sur le processeur en question.
Si le site de la société est facile à trouver, force est de constater que les informations à son sujet sont maigres et vagues : quelques liens vers des articles de presse, d’autres orientés commerce et communication… bref, pas grand chose à se mettre sous la dent. Idem pour les caractéristiques techniques des processeurs. De toute évidence, Qualcomm a des efforts à faire pour arriver au niveau d’Intel dans le domaine de l’information.
C’est donc vers d’autres sites anglophones que je suis parti à la pêche aux infos que je vous retranscris ici :
D’abord la société : Qualcomm est une fondeuse dite “fabless” (sans usine), détentrice de 52 000 brevets avec lesquels la société retire un maximum de royalties. Quelques mauvaises langues prétendent que dans l’exploitation des brevets Qualcomm serait un véritable requin, à la limite de la légalité. Tiens, tiens, ça me rappelle une autre société spécialisée dans les OS… Pour faire court, Qualcomm est spécialisée dans la Mobilité et c’est justement en mettant au point la technologie CDMA qu’elle est montée au succès. Pour finir, la société gagne pas mal d’argent : près de 6 milliards de dollars en 2005.
Intéressons-nous à son produit-buzz du moment, le Snapdragon QSD8250. Comment ce processeur peut-il faire de l’ombre à l’incroyable Atom ?
Qualcomm a fait une étude très poussée sur le sujet et a choisi d’utiliser la structure RISC (reduced instruction-set computer ou calculateur à jeu d’instructions réduits) 32 bits possédant un coeur de type ARM. Ces processeurs s’avèrent moins performants que les architectures X86 de type Xscale de Intel mais demeurent aussi moins gourmands en énergie.
Ainsi, le Snapdragon QSD8250 cadencé à l’incroyable fréquence, pour un mobile, de 1 Ghz revendique-t-il par rapport à l’Atom (plus puissant), plus d’autonomie et moins de chaleur dégagée. Le TDP (Thermal Design Power) est de 0,5 watts pour le Snapdragon contre le déjà très bas 2 watts de l’Atom.
Mais là où le Snapdragon fait la différence, c’est au niveau de l’intégration. Un chipset embarqué dans la puce à côté du coeur se charge de traiter les signaux GSM, GPRS, EDGE, UMTS/WCDMA, HSDPA, HSUPA et MBMS. Il peut même gérer les signaux GPS de 7e génération.
Voilà pour la théorie qui, par nature, nous achemine toujours vers le rêve. Alors en vieux briscards que nous sommes, attendons les essais concrets avant de nous enthousiasmer. Je pense notamment au petit dernier de Toshiba, le TG01, nom de code “Tsunagi” (notre photo). Il s’agit d’un Pdaphone de 4,1 pouces intégrant le Qualcomm Snapdragon QSD8250. Les essais devraient rapidement nous parvenir puisqu’Orange vient de le sortir il y a quelques jours en exclusivité quasi-mondiale.
Y a plus qu’Ã attendre ! ;-)
Pour en savoir plus sur la plateforme SnapDragon (en anglais).